La contribution des pays africains à la dégradation de l'environnement et à ses impacts sur le changement climatique est la plus faible par rapport à toutes les autres régions du monde. En fait, la contribution des pays africains aux émissions de dioxyde de carbone (CO2) se situe entre 3 et 5 % des émissions mondiales. Malgré sa faible contribution aux émissions de CO2, l’Afrique est gravement menacée par les changements climatiques.

Ce programme est donc destiné à accélérer la transition énergétique africaine et les transformations nécessaires sur le continent, afin de favoriser conjointement la croissance économique inclusive, la création de richesses, l'éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités d'une manière durable et compatible avec le climat.

Il permet de bien comprendre les transformations du système énergétique nécessaires à court, moyen et long terme pour réaliser la transition énergétique en identifiant des cadres destinés à soutenir l'élaboration de stratégies sectorielles et technologiques détaillées, pertinentes sur le plan politique et pilotées par les pays, conformément au programme de développement national et à l'objectif de l'Accord de Paris.

Ce programme est destiné à transformer le développement énergétique en Afrique, sous l'impulsion de l'Agenda 2063 de l'UA, des Objectifs de développement durable (ODD) et de l'Accord de Paris sur le changement climatique. L'accès à une énergie propre et abordable pour les utilisations productives et les ménages en Afrique peut être réalisé principalement en introduisant et en mettant en œuvre des outils politiques exhaustifs qui peuvent transformer le secteur énergétique africain pour qu'il soit basé essentiellement sur des ressources renouvelables grâce à une approche intégrée développant des synergies tout en maximisant les bénéfices et avantages mutuels.

Le programme de transition énergétique africaine est le principal cadre sous lequel tous les programmes et politiques de l'AFREC sont élaborés et mis en œuvre. Il vise à mobiliser pleinement les ressources et les potentiels énergétiques de l'Afrique, en plaçant l'énergie au sommet des agendas nationaux et régionaux, et en adoptant des approches qui placent l'Afrique directement sur des voies de développement énergétique innovantes et à faible émission de carbone, en évitant la dépendance envers les combustibles fossiles à laquelle sont confrontées la plupart des économies industrialisées et émergentes.

Sa mise en œuvre est définie autour de sept objectifs stratégiques :

• Mise en place des infrastructures énergétiques pour le développement économique et social, en commençant par l'agriculture, qui emploie la plus grande partie de la population mais reste à un niveau de production proche de la subsistance dans la plupart des régions du continent ;
• Développement du secteur des énergies renouvelables, conformément à l'Accord de Paris, afin d'exploiter le grand potentiel de l'Afrique en matière d'énergie solaire, éolienne, hydroélectrique et autres sources renouvelables, et de renforcer les capacités africaines de production de ces technologies ;
• Programmes d'efficacité énergétique pour les constructions, l'industrie et les transports.  Un tel programme devrait inclure la fabrication locale d'équipements efficaces, ainsi que des mesures réglementaires et comportementales ;
• Examen minutieux du rôle possible des gazoducs nationaux, régionaux et intercontinentaux, lorsque cela peut se justifier dans une perspective climatique et économique à long terme, en tenant compte des risques relatifs aux ressources non récupérables et de la nécessité mondiale de s'éloigner rapidement des combustibles fossiles ;
• Développement d'un réseau électrique africain intégré, qui réduirait considérablement les coûts moyens de l'électricité sur le continent et augmenterait la durabilité et la sécurité énergétiques ;
• Décarbonisation du secteur de l'énergie et d'autres secteurs, afin de placer fermement les pays sur une trajectoire énergétique à faible ou zéro émission de carbone et de remplir les engagements nationaux pris dans le cadre de l'Accord de Paris ;
• Mise en œuvre d'une approche systématique de l'innovation à l'échelle du continent pour exploiter les capacités de recherche et de développement requises en vue d'atteindre tous les objectifs susmentionnés.

Le programme s'articule autour des composantes suivantes :

• Un soutien consultatif de haut niveau sur la stratégie, la politique, la réglementation, les financements et les améliorations de l'infrastructure pour renforcer le déploiement des sources d'énergie renouvelables en Afrique.
• La fourniture d'un soutien global aux gouvernements pour relever les défis financiers et techniques.
• Le renforcement des compétences et des capacités pour améliorer les capacités humaines des pays.
• L'encouragement et la facilitation de la collaboration entre le secteur privé et les gouvernements pour la fourniture de projets d'énergie renouvelable à petite, moyenne et grande échelle.
• Le soutien au déblocage de l'électrification rurale et à l'autonomisation des femmes.

Les pays africains ont la priorité légitime de satisfaire les besoins essentiels du développement socio-économique et, en particulier, l'éradication de la pauvreté. Par conséquent, le programme de transition du secteur énergétique africain aidera les États membres de l'UA à passer de l'utilisation de combustibles fossiles à des sources d'énergie renouvelables.

Il identifiera et élaborera également des cadres, des plans et des méthodologies pour soutenir le développement de stratégies sectorielles et technologiques, pertinentes sur le plan politique et pilotées par les pays, conformément aux programmes de développement nationaux et à l'objectif de l'Accord de Paris. Ces informations permettront notamment de révéler les facteurs clés de la transition nécessaire et d'éclairer les décisions qui soutiendraient la transition énergétique durable en Afrique tout en créant des opportunités socio-économiques inclusives.

Le programme est conçu en réponse à un appel des ministres africains réunis lors de la deuxième session ordinaire du Comité technique spécialisé sur les transports, les infrastructures transcontinentales et interrégionales, l'énergie et le tourisme (STC TTIIET) tenu en avril 2019 au Caire, République arabe d'Égypte, qui a mandaté l'AFREC afin de développer le programme de transition énergétique en Afrique et de soutenir les États membres de l'Union africaine (UA) dans leur processus de transition énergétique. Ceci constitue aussi une reconnaissance de l'importance de développer les ressources énergétiques non conventionnelles en Afrique.